Les amateurs de jazz et de blues connaissent certainement la fameuse « note bleue », qui modifie subitement et de manière inattendue l’atmosphère générale d’un morceau. Mais qui sait qu’en réalité, cette expression de « note bleue » fut inventée par l’écrivain George Sand parlant de Frédéric Chopin auquel la liait une relation aussi passionnée qu’orageuse. George Sand y voyait « l’azur de la nuit transparente » et, de fait, la musique de Chopin délivre fréquemment des changements d’humeur foudroyants, souvent nocturnes et mélancoliques.
A travers certaines des pièces les plus fameuses du compositeur franco-polonais, Denis Pascal nous entraine dans les soirées célèbres de la vie mondaine parisienne durant lesquelles Chopin hypnotisait une audience choisie par la magie de son clavier. Marie-Christine Barrault nous livre, pour sa part, les témoignages écrits des plus grandes personnalités de ce temps, confrontés à l’art fantastique de Chopin. Le peintre Eugène Delacroix, les écrivains Oscar Wilde, Marcel Proust ou André Gide, les compositeurs Felix Mendelssohn, Richard Wagner ou Hector Berlioz, sans oublier l’ami mais néanmoins rival Franz Liszt, tous s’inclinent respectueusement devant le piano de Chopin.